Pour l'amour du reste des miens

Je sais que tous vos messages ont été sincères.

je vous remercie pour ça.

Je vous remercie pour avoir écouté, lu, entrevu, senti que parfois une vie brisée l'est depuis petit. Que l'on peut se poser des tas de questions. Faire des thérapies. Et sans la vérité, nous ne sommes rien. Que la vérité fait mal.

Ma vérité me fait mal. Chaque jour.

Que le vide que j'ai rempli par des heures de musiques tristes, des heures à paniquer seule, à hurler à l'aide, à supplier, a une réponse. Je n'ai pas de papa.

Je n'ai pas eu de papa.

J'ai eu un monstre.

Il m'a brisée tous les os. Par son manque d'intérêt pour moi. Pour moi, mon vrai moi. Il m'a torturée avec des cordes qui m'ont étouffées. J'avais peur d'être là, j'avais peur de ne pas être là.

Alors j'ai fait ce que je devais. Je t'ai protégée petit frère. J'ai fait ce que je devais faire pour que tu ne souffres pas comme moi.

Dans ma vie, aucune assistante sociale. Aucun signalement. Tout le monde savait. Meme ceux qui te font des cadeaux à noel, ceux qui couvrent la vérité ceux qui se disent grands parents. Ceux qui se disent ta famille. Ils ont couverts les secrets. Pour les autres, pour les ont dit, pour de la merde. Je te le dis. Car la merde, aujourd'hui j'en suis engluée. Et là il y a personne pour la ramasser. Va falloir que je la supporte et que je la jette moi même.

C'est à moi de le faire. D'arrêter tout ça. D'apprendre à mon mari, à mon fils, que j'ai souffert depuis aussi longtemps que je me rappelle, que j'ai renoncée à des rêves d'adolescentes, que j'ai été une femme humiliée. Par un homme monstrueux, malhonnête et vomitif.

Qu'être rassurée, je ne sais pas ce que c'est.

Et mon histoire repasse en boucle. Tu savais que tu étais déguelasse. Et tu m'as fait passer pour la fille faible, sans intérêt. Tu m'as forcée à obéir. Je ne t'obéirais plus jamais. Je ne te respecterais plus jamais. Je ne veux rien de toi. Parfois, j'aimerai que tu n'es pas existé. Ou bien moi. Car qui sur cette terre, mérite autant de mépris?

J'ai voulu être parfaite. J'ai voulu combler mes lacunes.

j'ai voulu te plaire.

Tout ce temps que j'ai perdu, à essayer. À t'aimer. Aujourd'hui je ne t'aime plus. Je crois que c'est parti. Cette fois c'est parti. Et je morte de trouille tu sais. De me dire voilà, c'est comme ça. Je ne t'aime plus.

Je ne ressens pour toi qu'un arrière gout de sentiment brulé. Un profond dégout. De la peine. Et de regrets.

un jour, je raconterai peut être qu'en ayant vécu un traumatisme, grave, à 16 et demi, tu étais absent. Tu m'as rendue coupable. Et que je ne pourrai jamais te pardonner. Le pardon on se le donne à soi. Et je me pardonne. Aujourd'hui je me pardonne.

Pour ce qu'il reste, pour ce qu'il me reste, je vais pleurer. Car il va falloir que je pleure.

Pour l'amour du reste des miens.

j'écoute ca: https://m.youtube.com/watch?v=iBACaKI8zxc

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